Réseau Rispettu en Corse

Datant de 2013, le projet Rispettu a été porté par l’union des métiers de l’industrie hôtelière (UMIH) de Corse. L’île accueille chaque année trois millions de personnes durant l’été, d’où l’importance d’une telle démarche. Aujourd’hui, toute entreprise doit avoir un objectif de développement social, environnemental, économique et cela passe par une diminution de son impact environnemental, tout en réduisant ses coûts de fonctionnement.

La Direction régionale de l’Ademe et la Collectivité de Corse accompagnent les hébergements touristiques dans leurs projets de maîtrise des consommations. Rispettu regroupe plus de vingt producteurs sur toute la Corse, des entreprises textiles, des producteurs de cosmétiques et d’autres acteurs institutionnels tels que la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS), la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement(DREAL), la chambre de commerce et d’industrie (CCI), l’agence du tourisme de la Corse (ATC) ; sont également partenaires, EDF, Kyrnolia, Serfi group (vente de mobilier hôtelier) … Enfin, nous travaillons en collaboration avec l’Université de Corse ; les étudiants représentent d’ailleurs une grosse valeur ajoutée dans ce dispositif. La collaboration se matérialise par une convention de partenariat. Les partenaires doivent travailler sur ces trois dimensions que sont l’origine corse, l’impact écologique et enfin, le volet financier. Une fois par an, chaque hôtelier participant doit présenter un bilan mesurant l’impact CO2, les coûts…

Ce dispositif de coopération a permis de fédérer, de créer du sens autour d’un objectif commun et de favoriser l’innovation. Ainsi, baisser les températures des chauffages, réduire les débits d’eau en installant des réductions de pression et installer des systèmes qui coupent l’alimentation électrique lorsqu’il n’y a personne dans la chambre, permet de faire des économies. Tout le monde est gagnant.

L’intégration des membres doit faire sens, économiquement et écologiquement. À titre d’exemple, le président de l’UMIH a déjà refusé des propositions de partenariat d’un groupe pétrolier ou encore d’une enseigne de grande distribution implantée en Corse, car ce n’était pas dans notre ADN. Par ailleurs, les hôteliers concernés sont également soumis à des contrôles fréquents, il y a, en effet, un suivi mensuel des indicateurs. Enfin, le principal enjeu est de fédérer le personnel et la clientèle hôtelière autour d’un but commun, pour ce faire, nous devons encore travailler à améliorer notre stratégie.

Nous souhaiterions créer une centrale d’achat pour les producteurs et les fournisseurs des hôtels. Nous aimerions également accueillir de nouveaux hôteliers dans le projet Rispettu; l’aboutissement idéal serait de gagner en intensité pour chacun des hôtels. En effet, si le projet séduit, Rispettu pourrait être dupliqué dans toutes les îles du monde confrontées aux mêmes problématiques de protection durable.

Le fait qu’il y ait eu un tiers qui jouait ce rôle de facilitateur entre les membres, a permis de préparer et de faire valider des chartes, des documents que les opérationnels n’auraient pas eu le temps de préparer d’une part. D’autre part il y a eu au sein de Rispettu, une démarche de cooptation (un hôtelier recrute un autre hôtelier), ce qui semble également avoir été un facteur clé de succès. Enfin, et c’est le dernier facteur clé du succès que j’évoquerais, c’est le fait d’avoir pris le temps de bien faire les choses, de ne pas avoir confondu vitesse et précipitation (le nombre d’adhérents n’a jamais été un critère pris en charge par exemple).